Epices et champagnes rosés: un subtil duo
Le Champagne Rosé selon Guillaume Roffiaen
Le champagne rosé est source de créativité et d’engagement pour Guillaume Roffiaen, Chef de Caves pour Champagne Nicolas Feuillatte.
Engagement, car tout le travail commence dans le vignoble. L’obtention d’un champagne rosé de qualité est intimement liée à la qualité des vins qui le compose. Il est indispensable d’effectuer une sélection stricte et rigoureuse des parcelles de Pinot Noir et Meunier, les deux cépages dont la peau chargée de pigments donne de la couleur au jus.
Ainsi, c’est auprès de sites identifiés pour l’élaboration exclusive de vins rouges et rosés de saignée répartis sur le terroir champenois que le Chef de Caves travaille méthodiquement.
Créativité, par la variété des crus mariée au savoir-faire de Guillaume Roffiaen et de son équipe œnologique qui s’expriment dans les champagnes rosés Nicolas Feuillatte. Derrière de fines bulles et une robe aux 50 nuances de rose, le champagne rosé est loin des clichés et des idées reçues.
La mosaïque de sols sculpte ces champagnes nuancés et leur donne leur caractère singulier. Ce sont des terrains sur sable qui forgent des vins souples et légers ; des terrains sur marne et argilo-calcaires pour des vins alliant structure et fruité ; des terrains sur craie qui apportent minéralité et fraîcheur dont la complexité aromatique s’enrichit avec le temps.
Epices & Champagnes rosés : un subtil duo
Le Pinot Noir est un acteur structurel important qui a tendance à donner de la matière à des vins qui peuvent supporter une charge aromatique plus marquée.
C’est même ce qui lui donne tout son caractère. Par exemple, celui du Sud de la Montagne de Reims développe des notes surprenantes de poivre. Celui des Riceys est délicieusement fruité, aux arômes prononcés de fraise.
Le Meunier apporte au vin sa souplesse et une certaine poésie, tantôt caressant, tantôt velouté. Bien vieilli, le Meunier des années de soleil exhale des arômes somptueux.
Par ses aptitudes de finesse, d’amplitude et de puissance, le champagne rosé sans année se prête au jeu dès l’apéritif puis tout au long d’un repas.
Sa structure et son profil aromatique permettent des accords plus surprenants qu’en accompagnement de desserts aux fruits ou de mets à chair rose.
En cuvée millésimée, il s’adapte aussi bien à des plats de viandes (parfois osés comme le pigeon, l’autruche ou le canard), qu’à des crustacés (homard, oursin), à des poissons nobles ou à la délicate cuisine japonaise.
« Les épices sont connues pour réchauffer les papilles gustatives. Caractérisés par leurs arômes parfumés, raffinés et parfois relevés, les plats ou assaisonnements épicés peuvent parfois se transformer en casse-tête lorsqu’il s’agit de les associer à un vin. Il est difficile de trouver l’accord parfait sans que l’un prenne le dessus sur l’autre ».
Piqué au vif, Guillaume Roffiaen a convoqué son panel d’experts pour un exercice de dégustation de ses champagnes rosés, associés à une large gamme d’épices de Thiercelin 1809. Chaque alliance a ainsi été confrontée aux contradictions ou heureuses harmonies entre champagne et exotisme. Ici, l’apport judicieux et parfumé d’une cannelle de Ceylan fait ressortir la douceur ; le safran, ‘l’or rouge’, accompagne la noblesse et l’intensité de Palmes d’Or 2008 Rosé Intense ; les poivres, selon leur variété, magnifient l’élégance fruitée et racée des vins.
A l’issue de cette expérience inédite, l’équipe a finalement sélectionné 6 épices (Poivre Rouge de Pondichéry, Poivre à queue de Cubèbe, Clous de la Passion, Piment Chipotle, Safran et Cannelle de Ceylan) pour faire découvrir des saveurs venues d’ailleurs.
A leur contact, l’intensité et l’ampleur du palais s’intensifient et la touche relevée peut donner une certaine nervosité en finale. Les arômes complexes et multiples des vins sont sublimés